Taxe piscine 2025 : règles, coûts et sanctions

Mis à jour le
18/7/2025
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Expert et analyste immobilier indépendant
Nicolas Chabin
Nicolas Chabin, analyste et rédacteur spécialisé, cumule plus de 20 ans d’expérience dans le secteur immobilier. Expert des enjeux du marché, il partage des analyses approfondies et des perspectives uniques. Ses articles offrent un éclairage précieux pour comprendre les dynamiques immobilières et prendre des décisions stratégiques en toute confiance.

Installer une piscine dans son jardin séduit de plus en plus de Français. Face à des étés toujours plus chauds, l’idée de pouvoir se rafraîchir chez soi plait forcément. Pourtant, beaucoup ignorent encore que la construction d’une piscine privative entraîne des obligations fiscales. En 2025, la taxe piscine revient sur le devant de la scène, entre débats écologiques, enjeux budgétaires pour les collectivités et volonté de l’État de mieux encadrer ce type d’équipement. Dans cet article, nous vous guidons à travers les règles, les montants et les sanctions qui encadrent cette taxe.

Tableau explicatif : Quelle taxe à payer selon le type de piscine ?
Quelle taxe payer selon le type de piscine ?

Pourquoi la taxe piscine fait débat en période de canicule ?

L'engouement pour les piscines privées ne faiblit pas. Mais avant même de parler de fiscalité, il faut comprendre les enjeux sociétaux et environnementaux autour de cette taxe.

Impact des fortes chaleurs sur la demande de piscines

Les vagues de chaleur sont devenues une réalité estivale. En 2024, plusieurs départements français ont connu plus de 15 jours consécutifs de canicule. Cette situation a naturellement boosté le nombre de demandes de permis pour construire une piscine. Résultat : près de 200 000 nouvelles piscines privées ont été recensées en France, ce qui représente une augmentation de 20 % par rapport à l’année passée.

Ce phénomène n’est pas sans conséquences. Les piscines nécessitent des volumes d’eau importants (généralement entre 40 m³ et 70 m³ selon la taille) qui s’évaporent plus rapidement lors de fortes chaleurs. Face à cela, certains maires ont pris des arrêtés interdisant le remplissage des bassins en été, créant un paradoxe entre le confort individuel et l’intérêt collectif.

Bon à savoir : une piscine de 50 m³ consomme autant d’eau que ce que boit un adulte en 30 ans.

Objectifs fiscaux de l’État : préserver la ressource en eau et les recettes locales

Face à cette explosion de constructions, l’État a plusieurs objectifs :

  • Encadrer les installations pour éviter les abus.
  • Préserver la ressource en eau, notamment dans les zones déjà sous tension.
  • Assurer un financement équitable des équipements publics.

La taxe piscine répond à cette triple logique. L’administration souhaite inciter les particuliers à déclarer leur construction, ce qui permet aux communes d’ajuster leurs recettes et leurs services en conséquence.

Comment est calculée la taxe d’aménagement piscine ?

Avant d’évaluer combien vous devrez payer, il est important de comprendre comment la taxe d’aménagement est calculée. Cette taxe s’applique à toute piscine non démontable dont la superficie dépasse 10 m².

Valeur forfaitaire 2025 : 262 €/m²

En 2025, la valeur forfaitaire pour la taxe d’aménagement applicable aux piscines a été fixée à 262 euros par mètre carré. Ce montant est révisé chaque année, suivant l’inflation et les politiques budgétaires nationales.

Prenons un exemple : une piscine de 30 m² vous expose à une base taxable de :

30 m² × 262 € = 7 860 €.

Mais ce montant ne constitue pas le montant final à payer. Il faut encore y appliquer les taux communaux et départementaux.

Taux communal (1 à 5 %) et départemental (≤ 2,5 %)

La taxe piscine dépend aussi des taux votés localement. En général :

  • Les communes appliquent un taux entre 1 % et 5 %.
  • Les départements peuvent ajouter un taux allant jusqu’à 2,5 %.

Reprenons notre exemple de piscine de 30 m². Avec un taux communal de 3 % et un taux départemental de 1,5 %, le calcul est :

  • Part communale : 7 860 € × 3 % = 235,80 €
  • Part départementale : 7 860 € × 1,5 % = 117,90 €

Total taxe piscine = 353,70 €.

Piscines hors-sol : critères de durée et fondations

Tous les bassins ne sont pas concernés par cette taxe. En effet, les piscines hors-sol temporaires (souvent installées l’été puis démontées) échappent à la fiscalité, à condition de ne pas être fixées au sol et de rester moins de 3 mois en place.

À l’inverse, une piscine hors-sol fixée sur une dalle en béton ou en bois devient imposable dès lors qu’elle est installée durablement. Le critère de démontabilité est donc à prendre en compte. 

À retenir : l’administration fiscale considère qu’un équipement non démontable ou maintenu plus de 3 mois doit être déclaré.

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Incidence sur la taxe foncière et les autres impôts locaux

La taxe d’aménagement n’est que le premier impôt auquel une piscine peut vous exposer. En effet, une fois déclarée, la piscine entre dans la valeur locative cadastrale de votre bien, et donc dans le calcul de votre taxe foncière.

Exonération de 2 ans pour une construction neuve si déclaration < 90 jours

Bonne nouvelle : les piscines déclarées dans les 90 jours suivant leur achèvement bénéficient d’une exonération temporaire de taxe foncière pendant 2 ans. Cette mesure vise à encourager la déclaration rapide des constructions.

Au-delà de ce délai, l’administration fiscale peut refuser l’exonération. Il est donc conseillé de ne pas attendre et d’anticiper vos démarches.

Déclaration en ligne

Depuis 2023, l’administration a renforcé les contrôles via les données satellites et la technologie de reconnaissance d’image. Résultat : plusieurs milliers de propriétaires ont reçu des avis de régularisation pour des piscines non déclarées.

La déclaration se fait :

  1. Sur le site impots.gouv.fr.
  2. Rubrique "Gérer mes biens immobiliers".
  3. En sélectionnant votre bien puis l’option "Déclarer un local affecté à l’habitation".

Il vous sera demandé :

  • La date d’achèvement des travaux.
  • La surface de la piscine.
  • La nature de l’installation (enterrée, hors-sol, démontable ou non).

Taxe piscine : sanctions en cas de non-déclaration

Trop de propriétaires pensent encore que ne pas déclarer leur piscine permet d’échapper aux taxes. En réalité, les risques encourus sont bien supérieurs aux sommes économisées.

Amende de 1 200 € à 300 000 € + 6 mois de prison en récidive

L’article L480-4 du Code de l’urbanisme prévoit une amende minimale de 1 200 € pour défaut de déclaration d’une construction soumise à autorisation. Ce montant peut monter jusqu’à 300 000 €, notamment en cas de récidive ou de fraude organisée.

En complément, le juge peut imposer :

  • La mise en conformité du bien (déclaration rétroactive).
  • Une astreinte journalière jusqu’à régularisation.
  • En cas de récidive, jusqu’à 6 mois de prison.

Bon à savoir : ces sanctions s’appliquent également en cas d’oubli ou d’omission involontaire. La bonne foi ne vous protège pas totalement.

Redressement fiscal et rappel de taxe foncière

La non-déclaration d’une piscine entraîne aussi un rappel d’impôt :

  • Régularisation de la taxe d’aménagement, avec intérêts de retard.
  • Ajout rétroactif à la taxe foncière, sur plusieurs années si nécessaire.
  • Majoration pour dissimulation pouvant atteindre 80 % du montant dû.

Ces redressements peuvent remonter jusqu’à 6 ans après la découverte de l’omission.

Blocage de la vente du bien

Une piscine non déclarée peut bloquer une vente immobilière. Le notaire est tenu de vérifier la conformité des éléments bâtis. Une absence de déclaration ou un litige fiscal en cours a souvent pour conséquence de retarder ou d’empêcher la signature de l’acte de vente.

Dans les faits, cela représente souvent des semaines de délai, voire des renégociations de prix si l’acquéreur découvre qu’il devra régler une taxe rétroactive.

Tableau récapitulatif : piscine et fiscalité

Voici un tableau synthétique pour mieux visualiser les obligations fiscales selon le type de piscine :

logoLes obligations fiscales selon le type de piscine
Type de piscine Taxe d’aménagement Taxe foncière Déclaration obligatoire Sanctions en cas d’oubli
Entérrée (≥ 10 m²) Oui Oui Oui Amende + rappel fiscal + blocage vente
Hors-sol, fixée > 3 mois / an Oui Oui Oui Amende + rappel fiscal + blocage vente
Hors-sol, démontable < 3 mois Non Non Non Aucune
Spa/jacuzzi extérieur > 10 m² Oui (si non démontable) Oui Oui Amende + rappel fiscal + blocage vente

Optimiser son investissement piscine

Posséder une piscine chez soi, c’est un luxe, mais aussi un engagement fiscal. Pourtant, il existe plusieurs façons d’en optimiser les coûts. Choix du type de bassin, surface, déclaration…, avec quelques conseils bien appliqués, vous pouvez limiter l’impact de la taxe piscine sur votre budget, sans renoncer à votre confort.

⇨ Vous souhaitez installer une piscine dans votre immeuble ? Découvrez la réglementation applicable aux espaces verts en copropriété.

Surface et coût fiscal

Le facteur le plus déterminant dans le calcul de la taxe piscine reste sa surface. Voici un tableau indicatif des coûts selon différentes tailles de piscines, en fonction des taux communaux et départementaux les plus fréquents.

logoCoût fiscal selon la taille de la piscine
Surface de la piscine Base taxable (262 €/m²) Coût fiscal min. (2 %) Coût fiscal max. (7,5 %)
10 m² 2 620 € 52,40 € 196,50 €
20 m² 5 240 € 104,80 € 393 €
30 m² 7 860 € 157,20 € 589,50 €
40 m² 10 480 € 209,60 € 786 €
50 m² 13 100 € 262 € 982,50 €

À retenir : plus la piscine est grande, plus la taxe piscine pèse sur votre budget !

Alternatives : bassin hors-sol amovible, couloir de nage compact

Si vous souhaitez éviter la taxe piscine, ou du moins la réduire, certains choix techniques peuvent faire la différence :

  • Bassin hors-sol démontable : en l’absence de fixations permanentes, ce type de piscine échappe à la taxe d’aménagement. Le bassin doit cependant être installé moins de 3 mois consécutifs et pouvoir être totalement retiré sans travaux.
  • Mini-piscine : les bassins de moins de 10 m² ne sont pas concernés par la taxe, ni par la déclaration. Certaines marques proposent des modèles design et profonds, parfaits pour nager sur place.
  • Couloir de nage compact : très tendance, ce type de piscine rectangulaire étroite (souvent 2,5 x 10 m) permet de nager tout en limitant la surface imposable.

Sachez enfin que l'ajout d’un abri amovible ou escamotable ne modifie pas la taxation, à condition qu’il ne soit pas fixé durablement.

⇨ Pour aller plus loin : “Tout savoir sur la pompe à chaleur de piscine

Faire appel à un gestionnaire comme Manda pour la déclaration et le suivi de la taxe piscine

Si vous envisagez d’installer une piscine, vous pouvez aussi confier la gestion administrative à un expert. Les professionnels de Manda accompagnent les propriétaires dans :

  • La déclaration de travaux (CERFA, dépôt en mairie...).
  • Le calcul prévisionnel de la taxe piscine selon la commune.
  • L’optimisation fiscale (choix de l’emplacement, déclaration anticipée...).
  • Le suivi post-travaux pour bénéficier de l’exonération de taxe foncière pendant 2 ans.

Ce service évite les erreurs de déclaration, les oublis et surtout les redressements fiscaux.

Ce qu’il faut retenir sur la taxe piscine

Installer une piscine implique davantage que le seul coût de construction. La taxe piscine fait désormais partie intégrante de l’équation financière. En 2025, avec une valeur forfaitaire de 262 €/m², les montants à prévoir varient fortement selon la commune et la nature du bassin.

Cependant, les propriétaires peuvent tirer parti de dispositifs avantageux, tels que l’exonération de taxe foncière pendant 2 ans, si la déclaration est effectuée dans les 90 jours suivant l’achèvement.

Grâce à Manda, votre spécialiste de la gestion locative innovante, vous avez accès à un simulateur fiscal de la taxe piscine et à des experts capables de vous guider à chaque étape. N’hésitez pas à déléguer la partie administrative pour profiter de votre bassin… en toute légalité !

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FAQ sur la taxe piscine

Quelle est la valeur forfaitaire pour la taxe d’aménagement piscine en 2025 ?

Elle est fixée à 262 €/m². Ce montant s’applique à la surface du bassin déclaré et sert de base de calcul pour les parts communale et départementale de la taxe.

Les piscines hors-sol temporaires sont-elles imposables ?

Non, si elles ne sont pas fixées au sol et si leur installation est inférieure à 3 mois consécutifs. Elles doivent aussi pouvoir être retirées sans engin de chantier.

Comment déclarer sa piscine sur impots.gouv.fr ?

Vous devez vous connecter à votre espace personnel sur impots.gouv.fr, rubrique “Gérer mes biens immobiliers”. Sélectionnez votre bien, puis utilisez l’option “Déclarer un local affecté à l’habitation”. Il vous faudra renseigner la surface, la date d’achèvement des travaux et la nature de la piscine.

Quels risques si je ne déclare pas ma piscine ?

Vous vous exposez à une amende jusqu’à 300 000 €, un rappel d’impôt sur la taxe d’aménagement et la taxe foncière, un blocage potentiel de la vente du bien et jusqu’à 6 mois de prison en cas de récidive.

Existe-t-il des aides ou exonérations locales pour les piscines ?

Certaines communes ou intercommunalités peuvent proposer une exonération partielle ou totale de la taxe piscine, dans le cadre de politiques d’attractivité. Ces cas restent rares et doivent être confirmés par la délibération du conseil municipal.

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Auteur
Nicolas Chabin
Expert et analyste immobilier indépendant
Nicolas Chabin, analyste et rédacteur spécialisé, cumule plus de 20 ans d’expérience dans le secteur immobilier. Expert des enjeux du marché, il partage des analyses approfondies et des perspectives uniques. Ses articles offrent un éclairage précieux pour comprendre les dynamiques immobilières et prendre des décisions stratégiques en toute confiance.
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