En 2025, le salaire moyen net atteint 2735€, en hausse de 3,8% par rapport à 2024. Pourtant, cette évolution ne permet pas aux Français de gagner systématiquement en surface locative pour leur logement. Dans certaines métropoles, le montant des loyers accessibles diminue, limitant la capacité des locataires à trouver une location adaptée. D'autres territoires offrent au contraire un meilleur pouvoir locatif grâce à des revenus suffisants. Une étude menée à partir des loyers constatés et des salaires moyens interroge : que peut-on réellement louer avec un revenu moyen en 2025 ?
Un salaire moyen en hausse, mais un pouvoir locatif sous pression
Le logement reste le premier poste de dépense des ménages, avec près de 35% du revenu moyen consacré au loyer mensuel. En 2025, le salaire net moyen progresse, passant de 2635€ à 2735€. Cette hausse de 100€ mensuels contribue au budget logement, mais ne suffit pas à compenser, partout, la dynamique haussière des loyers ou la rareté de l’offre dans les grandes métropoles, affectant ainsi la solvabilité des locataires et leur capacité à assumer le montant du loyer.
À Paris, le pouvoir locatif reste figé : avec le salaire moyen français et après calcul de solvabilité, un locataire ne peut prétendre qu’à un studio de 23m². Un niveau stable par rapport à 2024, mais qui reste le plus bas parmi les grandes villes françaises en termes de loyer. À Bordeaux et Lyon, les surfaces accessibles reculent : −2m² à Bordeaux, −13m² à Lyon, en raison des prix immobiliers élevés, ce qui se traduit par un changement de typologie (passage d’un T3 à un T2).
Il est important de souligner qu’une alternative dans les zones tendues où le loyer dépasse souvent 35% du revenu disponible peut être la colocation. Cette solution, souvent facilitée par les agences immobilières, n’est pas seulement destinée aux étudiants, mais également aux jeunes actifs. Grâce à la colocation, les locataires peuvent bénéficier d’aides au logement telles que l’APL, et diviser non seulement les loyers, mais aussi les charges. Cela leur permet d'accéder à des logements plus spacieux ou situés dans des quartiers prisés, tout en respectant leur budget.
Où les surfaces s’étendent et où elles s’amenuisent
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Le pouvoir locatif progresse dans certaines métropoles, notamment dans l’Ouest et le Sud-Ouest, grâce à une meilleure capacité financière des locataires. À Toulouse, avec le salaire moyen français et un calcul rigoureux du budget logement, on peut désormais louer un T3 de 75m² contre 70m² en 2024. Même tendance se confirme à Lille, où l’on passe de 53m² à 61m² (+8m²) et à Nantes, de 58m² à 68m² (+10m²), en raison de l'offre immobilière adaptée et l'intervention des agences immobilières. Ceci s'accompagne d'un changement de typologie de logement à la clé, du T2 au T3.
Sachez également que certaines aides, comme l'APL, jouent un rôle déterminant dans la capacité financière des locataires à louer un logement plus grand. Vous pourriez également envisager des logements HLM, proposés souvent par des agences immobilières, qui présentent des loyers bien inférieurs. Cependant, ces options impliquent souvent des critères de revenus stricts, un dossier solide avec un garant et des délais d’attente importants dans les grandes métropoles.
À l’inverse, Bordeaux et Lyon enregistrent un recul du pouvoir locatif, modéré à Bordeaux (−2m²), mais plus marqué à Lyon (−13m² et une pièce en moins). Ces évolutions s’expliquent par des dynamiques locales contrastées : à Toulouse, l’arrivée de nouveaux logements liés à la construction de la ligne C du métro se fait dans un marché moins tendu que dans d’autres métropoles, facilitant la location. À Lille et Nantes, la tension locative recule dans certains quartiers grâce à une meilleure offre immobilière ; à l’inverse, l’offre abordable se raréfie dans les villes où la pression locative et les loyers élevés restent forts, augmentant les impayés et mettant sous pression les locataires et les propriétaires.
Paris fait figure d’exception stable dans le marché immobilier. Avec 23m² louables avec le salaire moyen français, la situation locative ne bouge pas entre 2024 et 2025. Le marché parisien reste à part : très cher, très tendu, imposant des baux stricts, et peu réactif aux fluctuations de revenus, rendant la solvabilité des locataires cruciale pour sécuriser un bail avec les propriétaires et les agences immobilières.
Des écarts marqués selon les catégories socioprofessionnelles
Les cadres conservent leur avance
Avec un salaire moyen de 3375€ en 2025 (contre 3250€ en 2024), les cadres sont l’une des rares catégories à pouvoir louer un 3 pièces dans presque toutes les grandes villes. À Bordeaux, ils peuvent accéder à un T3 de 79m2 (contre 82m2 un an plus tôt), à Lyon à un T3 de 69m2 (-5m2 vs 2024), et à Toulouse à un T3 de 93m2 soit 7m2 de plus par rapport à l’année précédente.
Même à Paris, leur pouvoir locatif reste unique : ils peuvent y louer un T2 de 35m2 (vs 34m2 en 2024), soit 12m2 de plus qu’un employé.
Les employés : stabilité en province, chute à Paris
Les employés peuvent louer un T2 dans la plupart des métropoles. En 2025, la surface louable atteint 40m2 à Bordeaux (+2m2 vs 2024), 45m2 à Nantes (+2m2 vs 2024), ou encore 57m2 à Toulouse (+2m2 vs 2024). À Lyon, ils gagnent 2m2, mais à Paris, leur pouvoir locatif s’effondre à 17m2 (-1m2 vs 2024) en 2025.
Les propriétaires, ou bailleurs, sont souvent enclins à exiger que le loyer soit inférieur ou égal à un tiers des revenus nets des locataires. Cette règle, bien qu'elle ne soit pas légalement obligatoire, est une norme répandue pour maîtriser le risque d'impayés et assurer la solvabilité des locataires. Cependant, dans certains cas, il est possible de dépasser ce seuil, notamment si un garant solide vient appuyer le dossier du locataire, rendant la location du logement plus sûre pour les bailleurs.
Les ouvriers : des gains de surface généralisés
Avec des salaires globalement stables, les ouvriers voient pourtant leurs surfaces s’améliorer dans la plupart des villes. À Bordeaux, ils gagnent 2m2 (38m2 en 2024 vs 40m2 en 2025), à Lyon +1m2, à Nantes +2m2. À Paris, ils accèdent à 18m2 comme en 2024. Et à Toulouse, ils peuvent toujours viser un T3 de 59m2, avec même une hausse sur les surfaces (+3m2). Une tendance qui pourrait s’expliquer par un rééquilibrage de l’offre ou un accès facilité à certains logements.
Fonction publique : rattrapage en régions
Avec un salaire moyen intermédiaire mais hétérogène, les agents publics retrouvent en 2025 un pouvoir locatif équivalent à celui des cadres, hors Paris. À Lyon, ils gagnent +8m2 et une pièce (48m2 → 54m2), à Lille +2m2, tout comme à Bordeaux (+2m2). À Paris, en revanche, le nombre de m2 recule. Les fonctionnaires peuvent désormais y louer un studio de 22m2, contre 23m2 en 2024. Cette progression généralisée qui touche la plupart des grandes villes pourrait résulter des revalorisations salariales et d’un repositionnement de la demande locative, même si cela semble rester insuffisant dans la capitale.
Retrouvez le détail des salaires par catégories socioprofessionnelles en annexe.
Salaire moyen : une moyenne en trompe-l'œil
Le salaire moyen français de 2735€ en 2025 ne reflète pas les disparités territoriales en matière de revenus et de loyer. En Île-de-France, le salaire moyen atteint 3218€, permettant une capacité financière accrue pour le logement, tandis qu’il plafonne à 2354€ à Nantes et sa région, réduisant ainsi le pouvoir locatif des locataires. Cette différence de près de 900€ impacte fortement le pouvoir locatif et la capacité des locataires à accéder à des logements via les agences immobilières.
Dans les villes où le salaire est inférieur à la moyenne nationale, comme Nantes, même une hausse du pouvoir d’achat en m² ne signifie pas nécessairement une amélioration du confort résidentiel ni une situation locative plus aisée. À l’inverse, un salarié francilien dispose d’un budget plus élevé pour le loyer, mais affronte un marché immobilier beaucoup plus contraint et des loyers élevés. Cette tension entre niveau de vie et pression locative, influencée par des critères de solvabilité stricts des bailleurs, rend la lecture nationale de la capacité des locataires à accéder au logement de plus en plus incomplète.
Si la progression du salaire moyen laisse espérer un meilleur accès au logement, la réalité locative est plus complexe. Les dynamiques de surface louable varient fortement selon la ville, la catégorie sociale, la solvabilité des locataires et les évolutions du marché local. Des outils de calcul du budget et des aides adaptées influencent la capacité des locataires à assumer les loyers. Tandis que certaines villes offrent un gain de confort aux ménages via des programmes d’aides ou une offre immobilière diversifiée, d’autres enregistrent un recul qui renforce les inégalités dans l'accès au logement.
“Comprendre le marché locatif exige d’être à la fois local et multiprofil : un même revenu ne permet pas les mêmes opportunités de location selon la ville et le profil socioprofessionnel. Cette étude souligne que la hausse des salaires ne compense plus la pression de certains marchés immobiliers, et met en lumière l’urgence de repenser l’accès au logement de manière différenciée. Un guide complet et des conseils adaptés sont nécessaires pour aider les locataires à naviguer dans cette complexité.” commente Eytan Koren, CEO de Manda
Méthodologie
L’étude s’appuie sur l’analyse de plus de 20 000 annonces de logements en location, observées sur l’année 2024 à l’échelle nationale par les agences immobilières. Les prix moyens au m² ont été calculés selon la typologie du bien (studio, T2, T3, etc.), en prenant en compte les surfaces représentatives pour chaque catégorie, afin d’assurer la cohérence des comparaisons de loyers et des conditions de location.
Le budget logement retenu correspond à 35% du salaire net moyen, ce qui est en accord avec le taux d’effort observé chez les locataires Manda pour le paiement des loyers. Ce ratio a été appliqué au salaire net moyen national (données INSEE et estimations 2024, avec projection 2025), ainsi qu’à des moyennes régionales et socioprofessionnelles, afin de calculer la capacité financière des locataires à assumer le montant du loyer.
Les surfaces accessibles ont ensuite été calculées en fonction des loyers moyens au m² et des aides disponibles, typologie par typologie. Des ajustements ont été effectués afin d’exclure les cas où les surfaces calculées ne correspondaient pas aux standards du marché locatif, prenant en compte la solvabilité des locataires et les critères des agences immobilières (ex : T3 inférieur à 30m²). Cette approche permet de fournir une estimation réaliste de la surface effectivement accessible selon le profil locataire et son dossier de location.
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FAQ
Comment calculer le loyer maximal pour mon salaire ?
Pour calculer le loyer maximal, multipliez votre revenu net mensuel par 0,33, puis soustrayez vos charges fixes mensuelles. Ajoutez les aides au logement éventuelles. N’oubliez pas de prendre en compte vos dépenses énergétiques et de garder une marge pour votre reste à vivre et épargne.
Quel loyer en fonction de mon salaire ?
Le loyer idéal correspond à environ 33 % de votre revenu net mensuel , charges comprises. Pour un calcul précis, soustrayez vos charges fixes (crédits, impôts, assurances) puis ajoutez les aides au logement. Par exemple, avec 1 600 € nets, un loyer de 530 € est recommandé.
Quel loyer avec un salaire de 2300 euros ?
Avec un salaire net de 2300 euros, il est recommandé d’allouer environ 30 % de votre revenu au loyer, soit 690 euros par mois . Ce budget vous permet de trouver un studio ou un T1, voire un T2 en province, dans un marché locatif français où la moyenne est de 793 euros .
Est-il obligatoire de gagner 3 fois le montant du loyer ?
Il n’existe aucune obligation légale en France imposant de gagner trois fois le montant du loyer pour louer un logement. Cette règle est une pratique courante utilisée par les propriétaires et agences pour évaluer la solvabilité du locataire, mais ce n’est pas une condition obligatoire. Le loyer doit rester raisonnable par rapport aux revenus, mais la loi ne fixe pas ce seuil strictement.
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