Non-respect des décisions d'AG en copropriété : Responsabilités du syndic

Mis à jour le
22/4/2025
Header image
Sommaire
Vous êtes propriétaire ?
Partagez l'article
Auteur
Expert en syndic de copropriété Manda
Ilan Aziza
Ilan Aziza, spécialiste en syndic de copropriété depuis plus de 10 ans, accompagne les copropriétaires dans la gestion rigoureuse et transparente de leurs immeubles. Expert en réglementation, en optimisation des charges et en communication entre résidents, il partage des analyses précises et des conseils avisés pour améliorer la gestion des copropriétés.

Lorsqu'il est question de copropriété, les décisions prises en assemblée générale jouent un rôle essentiel dans la gestion et le bon fonctionnement de l'immeuble. Par ailleurs, pour préparer une assemblée générale de copropriété, le syndic doit être rigoureux afin de garantir le succès des délibérations. Cependant, leur non-respect, notamment par le syndic chargé de leur exécution, peut engendrer des conséquences majeures.

Si vous constatez que les décisions de l'assemblée générale ne sont pas appliquées, il est essentiel de connaître les enjeux et les recours disponibles.

Les assemblées générales sont encadrées par la loi du 10 juillet 1965, qui fixe des règles précises concernant leur convocation, tenue et validation. En cas de non-exécution, les copropriétaires peuvent faire face à des problèmes tels que des travaux non réalisés, une gestion financière douteuse ou des abus de majorité.

Dans cet article, découvrez les obligations légales du syndic, les impacts du non-respect des décisions et les solutions pour protéger vos droits et garantir une copropriété efficace.

Les obligations légales du syndic vis-à-vis des décisions d'AG

Application stricte des décisions votées

Le syndic de copropriété a pour mission de faire appliquer de manière stricte les décisions votées par l'assemblée générale. Une fois adoptées, ces décisions deviennent immédiatement exécutoires et s'imposent à tous : copropriétaires, locataires, ainsi qu'aux ayant cause des copropriétaires.

Le syndic n'a pas le droit de juger de l'opportunité ou de la régularité des décisions prises. Il est tenu de les exécuter sans délai, sauf dans le cas où une décision serait annulée de manière définitive par un tribunal. Si vous devez mettre en concurrence son syndic, il est conseillé d’analyser les conditions d’exécution des décisions.

Cette obligation est renforcée par la jurisprudence, qui précise que le syndic ne peut pas invoquer une décision du conseil syndical pour justifier une absence d'exécution.

Rôle d'intermédiaire et de mise en œuvre

En tant qu'intermédiaire, le syndic joue un rôle clé entre les copropriétaires et les prestataires de services, mais aussi entre les copropriétaires et les autorités administratives. Il est chargé de mettre en œuvre les décisions de l'assemblée générale, ce qui englobe :

  • La gestion administrative, financière et juridique de la copropriété.
  • La réalisation des travaux votés en assemblée.
  • La gestion des contrats avec les fournisseurs.
  • La représentation du syndicat dans les actes civils et devant la justice.

Cadre légal et délais d’exécution

Les obligations du syndic sont encadrées par la loi du 10 juillet 1965 et par des lois ultérieures, telles que les lois ALUR et ELAN. Le syndic doit respecter les délais impartis pour l'exécution des décisions. En cas d'urgence, il peut prendre des mesures immédiates pour protéger l'immeuble.

Si le syndic ne respecte pas ces délais ou ne met pas en œuvre les décisions, il risque d'engager sa responsabilité civile professionnelle. Cela peut entraîner des conséquences financières et juridiques pour lui.

{{cta-syndic="/ressources/auteurs/leo-riquier"}}.

Conséquences du non-respect des décisions

Impact sur la gestion de la copropriété

Le non-respect des décisions de l'assemblée générale peut avoir des conséquences significatives sur la gestion de la copropriété. Par exemple, l'impossibilité de voter le budget annuel empêche la mise en œuvre des dépenses nécessaires pour la gestion quotidienne de l'immeuble.

Ce blocage peut retarder des projets importants, comme les travaux ou le renouvellement des contrats, et compromettre le fonctionnement global de la copropriété. De plus, cela peut instaurer un climat de méfiance et de tension parmi les copropriétaires, ce qui nuit à la cohésion et à la collaboration indispensables pour une gestion efficace.

Risques légaux et financiers pour le syndic et la copropriété

Un syndic qui ne respecte pas les décisions de l'assemblée générale s'expose à des risques légaux et financiers considérables. Les copropriétaires peuvent saisir le tribunal judiciaire pour demander la convocation d'une assemblée générale extraordinaire ou réclamer des dommages et intérêts en cas de préjudice, qu'il soit financier ou lié à la gestion de l'immeuble. En cas de manquements graves ou d'inaction persistante, le syndic peut également être révoqué pour faute de gestion.

En outre, le syndicat des copropriétaires peut engager des actions en justice pour obtenir des injonctions ou des dommages et intérêts si le non-respect des décisions a causé un préjudice. Ces procédures peuvent être coûteuses et entraîner des conséquences financières importantes pour le syndic et la copropriété.

Cas pratiques et jurisprudences récentes

La jurisprudence a établi plusieurs cas où le non-respect des décisions de l'assemblée générale a entraîné des conséquences juridiques. Par exemple, la Cour de cassation a jugé que le syndic engage sa responsabilité en cas de retard dommageable dans l'exécution des décisions, ou encore en cas de mise à exécution précipitée ou frauduleuse. Certaines décisions ont également été annulées lorsque les conditions de convocation n'ont pas été respectées ou lorsque les résolutions votées étaient contraires aux règles légales.

Un cas notable illustre bien ces problématiques : un syndicat a dû attendre l'issue d'une procédure de contestation d'assemblée générale, qui a duré plusieurs années, avant de pouvoir réaliser des travaux votés. Cette situation a engendré de multiples difficultés, notamment concernant les mutations de lots, les variations des prix et l'évolution des règles juridiques.

Recours en cas de non-exécution par le syndic

Procédures internes : rappel à l'ordre et mise en demeure

Lorsque le syndic ne respecte pas les décisions de l'assemblée générale, les copropriétaires peuvent d'abord recourir à des procédures internes pour tenter de résoudre le problème. La première étape consiste généralement à envoyer une mise en demeure au syndic par lettre recommandée avec accusé de réception.

Cette lettre doit clairement exposer les manquements du syndic et lui rappeler ses obligations légales.

Cette démarche officielle constitue une étape préalable avant toute procédure judiciaire et peut souvent suffire à inciter le syndic à agir. Toutefois, si le syndic reste inactif malgré cette mise en demeure, les copropriétaires peuvent alors envisager des mesures plus fermes.

Recours judiciaires : de la mise en cause à la révocation du syndic

Si le problème persiste, les copropriétaires ont la possibilité de saisir le tribunal judiciaire pour obtenir une injonction ou demander la révocation du syndic. Avant d'engager une procédure judiciaire, il est conseillé de tenter une négociation à l'amiable, éventuellement avec l'aide d'un médiateur.

En cas d'échec de cette voie, les copropriétaires peuvent assigner le syndic en justice.

La procédure judiciaire peut déboucher sur la désignation d'un administrateur provisoire par le tribunal, chargé de gérer la copropriété jusqu'à la résolution complète du litige ou la nomination d'un nouveau syndic. Par ailleurs, les copropriétaires peuvent voter la révocation du syndic en assemblée générale, en inscrivant cette question à l'ordre du jour et en obtenant le vote nécessaire pour mettre fin au mandat du syndic actuel. Si vous vous demandez comment changer de syndic, cette étape est essentielle pour lancer le processus.

Le rôle du conseil syndical dans le suivi des décisions

Le conseil syndical joue un rôle important dans le suivi de l'exécution des décisions de l'assemblée générale. Il est chargé de surveiller l'action du syndic et de s'assurer que les décisions votées sont correctement mises en œuvre.

En cas de manquements du syndic, le conseil syndical peut être le premier interlocuteur des copropriétaires, facilitant ainsi une résolution rapide et interne des problèmes.

Le conseil syndical peut également initier les démarches nécessaires pour rappeler le syndic à l'ordre ou pour engager des procédures formelles, y compris la révocation du syndic si nécessaire. Son implication active est essentielle pour maintenir la bonne gestion de la copropriété et garantir le respect des décisions votées par l'assemblée générale.

Conclusion

En résumé, le non-respect des décisions d'assemblée générale par le syndic de copropriété peut avoir des conséquences significatives sur la gestion et la cohésion de la copropriété. Il est essentiel que le syndic respecte strictement les décisions votées, assure une transparence financière exemplaire et gère efficacement l'entretien ainsi que l'administration de la copropriété.

En cas de non-exécution, les copropriétaires disposent de recours, qu'ils soient internes ou judiciaires, pour résoudre le problème. La présence d'un conseil syndical actif joue également un rôle clé en surveillant l'action du syndic et en veillant à la bonne mise en œuvre des décisions prises.

Si vous êtes confronté à des difficultés avec votre syndic actuel, envisager un changement peut être une solution judicieuse. Une agence innovante et professionnelle comme Manda pourrait répondre à vos attentes. Spécialisée dans la gestion de syndic de copropriété, Manda propose des solutions digitales avancées, une gestion financière totalement transparente et une approche holistique pour simplifier vos démarches immobilières. Dans cette optique, trouver un nouveau syndic capable d'assurer une gestion proactive et adaptée est un réel atout. En choisissant Manda, vous profiterez d'une gestion efficace, de la stricte application des décisions de l'assemblée générale et d'un accompagnement personnalisé tout au long de votre parcours immobilier.

{{cta-syndic="/ressources/auteurs/leo-riquier"}}.

FAQ

Comment contester une décision de l'assemblée générale de copropriété ?

Pour contester une décision de l'assemblée générale de copropriété, vous devez être un copropriétaire défaillant (absent et non représenté) ou opposant (ayant voté contre la décision). La contestation doit être introduite dans un délai de deux mois à compter de la notification du procès-verbal de l’assemblée générale.

Il est nécessaire de déposer une assignation devant le tribunal judiciaire du lieu de l’immeuble, en démontrant que les règles d’organisation ou de fonctionnement de l’assemblée générale n’ont pas été respectées. L’action doit être dirigée contre le syndicat des copropriétaires et non contre le syndic.

Quelle sanction pour non respect du règlement de copropriété ?

Les sanctions pour non-respect du règlement de copropriété peuvent inclure plusieurs mesures :

  • Avertissements écrits pour informer le copropriétaire de la violation et demander des mesures correctives.
  • Amendes financières, votées en assemblée générale, pour décourager les violations répétées ou graves.
  • Exécution forcée, comme la restriction d'accès aux parties communes.
  • Expulsion temporaire des parties communes pour protéger la sécurité, la tranquillité et la valeur de la propriété.
  • Actions en justice, incluant des injonctions ou des dommages-intérêts, en cas de violations substantielles.

Quelles sont les fautes graves d'un syndic ?

Les fautes graves d'un syndic de copropriété peuvent inclure :

  • Inaction en cas d’urgence, mettant en danger la sécurité et la structure de l’immeuble.
  • Mauvaise tenue des assemblées générales, invalidant les décisions et retardant des actions essentielles.
  • Négligence dans la gestion des travaux, entraînant des préjudices financiers et matériels.
  • Manquement à la transparence financière, causant déficits, malversations ou incapacité à financer des projets.
  • Non-respect des obligations légales, exposant la copropriété à des sanctions financières et administratives.
  • Défaut de mise à jour des documents, bloquant des transactions importantes et engendrant des litiges.
  • Gestion défaillante des charges de copropriété, fragilisant la trésorerie de la copropriété.
  • Problèmes de gestion du personnel et conflits d’intérêts dans les prestations, affectant le bon fonctionnement de l’immeuble.
  • Pour ceux qui souhaitent savoir comment changer de gestionnaire de copropriété, il est essentiel d'identifier ces manquements lourds.
  • Mauvaise gestion des travaux urgents et défaut d'entretien de l'immeuble.
  • Inaction en cas d’urgence, mettant en danger la sécurité et la structure de l’immeuble.
  • Mauvaise tenue des assemblées générales, invalidant les décisions et retardant des actions essentielles.
  • Négligence dans la gestion des travaux, entraînant des préjudices financiers et matériels.
  • Manquement à la transparence financière, causant déficits, malversations ou incapacité à financer des projets.
  • Non-respect des obligations légales, exposant la copropriété à des sanctions financières et administratives.
  • Défaut de mise à jour des documents, bloquant des transactions importantes et engendrant des litiges.
  • Gestion défaillante des charges de copropriété, fragilisant la trésorerie de la copropriété.
  • Problèmes de gestion du personnel et conflits d’intérêts dans les prestations, affectant le bon fonctionnement de l’immeuble.
  • Carence dans le recouvrement des charges et défaut de déclaration de créance du syndicat.
  • Mauvaise gestion des travaux urgents et défaut d'entretien de l'immeuble.

Comment puis-je revenir sur une décision prise en assemblée générale de copropriété ?

Pour revenir sur une décision prise en assemblée générale de copropriété, plusieurs conditions doivent être respectées :

  • La décision antérieure ne doit pas avoir été exécutée.
  • Son annulation ne doit pas porter atteinte aux droits acquis des copropriétaires.
  • La nouvelle résolution doit figurer à l’ordre du jour de l’assemblée générale et ne peut pas être adoptée au cours de la même assemblée sans préavis.
  • Il est important de s’assurer qu’aucun élément nouveau ou justificatif ne soit nécessaire pour cette révision, même si la jurisprudence ne le rend pas obligatoire.

{{cta-syndic="/ressources/auteurs/leo-riquier"}}.

Auteur
Ilan Aziza
Expert en syndic de copropriété Manda
Ilan Aziza, spécialiste en syndic de copropriété depuis plus de 10 ans, accompagne les copropriétaires dans la gestion rigoureuse et transparente de leurs immeubles. Expert en réglementation, en optimisation des charges et en communication entre résidents, il partage des analyses précises et des conseils avisés pour améliorer la gestion des copropriétés.
Partagez l'article

Vous aimerez aussi ...

Syndic de copropriété
10
min de lecture
Assemblée générale de copropriété en visioconférence : guide complet
Apprenez à tenir une assemblée générale de copropriété en visioconférence efficacement. Notre guide vous offre tous les détails nécessaires.
Voir l'article
Tout savoir sur l'annulation d'une assemblée générale copropriété
Identifiez les motifs d'annulation d'une assemblée générale copropriété et suivez les étapes pour contester les décisions. Expertise juridique pour une annulation légale et une nouvelle AG valide.
Voir l'article
Convocation hors délai à l'AG de copropriété : Quels recours ?
Une convocation hors délai à l'assemblée générale de copropriété peut être contestée. Découvrez ici les étapes à suivre et les recours disponibles pour vous protéger.
Voir l'article