Vie en copropriété
7
min de lecture

Copropriété en difficulté : solutions et aides disponibles

Mis à jour le
11/3/2025
Header image
Sommaire
Vous êtes propriétaire ?
Partagez l'article
Auteur
Expert en syndic de copropriété Manda
Ilan Aziza
Ilan Aziza, spécialiste en syndic de copropriété depuis plus de 10 ans, accompagne les copropriétaires dans la gestion rigoureuse et transparente de leurs immeubles. Expert en réglementation, en optimisation des charges et en communication entre résidents, il partage des analyses précises et des conseils avisés pour améliorer la gestion des copropriétés.

Une copropriété en difficulté peut générer stress et incertitude chez les copropriétaires. Ces problèmes prennent diverses formes : désaccords, gestion financière déficiente, travaux non réalisés ou absence de syndic.

Le syndic, représentant légal du syndicat des copropriétaires, joue un rôle clé dans la gestion efficace de la copropriété. En cas de désaccord sur sa désignation ou d'expiration de son mandat sans renouvellement, la situation peut devenir précaire. Par ailleurs, dans de tels cas, il devient souvent nécessaire de trouver un nouveau syndic pour assurer le bon fonctionnement de l'immeuble.

Il est important de connaître les mécanismes légaux pour surmonter ces difficultés. Le syndic gère l’administration, les travaux, les assemblées générales et le budget, des missions indispensables pour la stabilité de l’immeuble.

Ce guide vous permettra d'identifier les signes de difficulté, de comprendre les solutions disponibles et de découvrir les aides et subventions pour surmonter ces défis efficacement.

Identification des signes de difficultés dans une copropriété

Problèmes financiers

Les problèmes financiers sont souvent les premiers signes visibles d’une copropriété en difficulté. Un taux d’impayés élevé des charges de copropriété constitue un indicateur alarmant. Selon les normes en vigueur, une copropriété est considérée en difficulté financière lorsque le taux d’impayés atteint 25% pour les copropriétés de jusqu'à 200 lots principaux, et 15% pour celles comprenant 201 lots ou plus.

Une autre indication de difficultés financières est la multiplication des dettes fournisseurs et l’insuffisance du fonds de roulement. Lorsque la copropriété ne parvient pas à voter un budget prévisionnel équilibré lors de l’assemblée générale, cela montre que la situation financière est préoccupante. Les impayés accumulés peuvent également entraîner une augmentation des charges pour les copropriétaires à jour de leurs paiements, créant un cercle vicieux où même les copropriétaires solvables peuvent se retrouver en difficulté financière. comparer vos charges de copropriété avec celles d'autres immeubles peut parfois offrir une vision claire de solutions envisageables.

Défaillances structurelles

Les défaillances structurelles sont également des signes importants de difficultés dans une copropriété. La vétusté du bâti, particulièrement pour les immeubles construits dans les années 1960-1970, peut nécessiter des travaux de rénovation importants, notamment pour améliorer la performance énergétique. La dégradation visible des parties communes, comme la détérioration des équipements collectifs tels que les ascenseurs ou les systèmes de chauffage, est un indicateur clair de gestion défaillante.

La multiplication des pannes d’équipements collectifs et l’absence de contrats d’entretien à jour sont des signaux forts de dysfonctionnements techniques. Ces problèmes ont souvent des répercussions directes sur la qualité de vie des occupants et peuvent entraîner une dévalorisation rapide des biens.

Gestion défaillante du syndic

La gestion défaillante du syndic ou l’absence d’un syndic administrateur judiciaire peut aggraver considérablement la situation d’une copropriété. Un turn-over élevé des syndics ou la difficulté à trouver des volontaires pour le conseil syndical sont des indicateurs de dysfonctionnements profonds. Si vous êtes confrontés à de tels problèmes, envisager de changer de syndic peut être une solution à explorer.

Les conflits internes, tels que les désaccords sur les priorités de travaux ou les tensions entre copropriétaires occupants et bailleurs, peuvent également paralyser le fonctionnement de la copropriété. La complexité technique et juridique de la gestion d’une copropriété, particulièrement pour les petites structures, constitue une source supplémentaire de difficultés.

Les solutions légales et administratives

Recours au mandataire ad hoc

En cas de difficultés précoces dans une copropriété, le recours à un mandataire ad hoc peut constituer une mesure préventive efficace. Ce mandataire, désigné par le juge à la demande des parties concernées (syndic, copropriétaires représentant au moins 15% des voix, procureur de la République, maire de la commune, président de l'EPCI compétent en matière d'habitat, ou préfet), a pour mission de sensibiliser les copropriétaires aux problèmes rencontrés et aux actions nécessaires pour rétablir l’équilibre financier et garantir la sécurité des occupants.

Le mandataire ad hoc cherche à identifier les causes profondes des difficultés et propose des solutions amiables pour résoudre les problèmes financiers, techniques ou de gestion. En cas de difficultés trop graves, il peut saisir le juge pour demander la nomination d’un administrateur provisoire.

La désignation d’un administrateur provisoire

Lorsque les difficultés d’une copropriété deviennent graves, la désignation d’un administrateur provisoire par le président du tribunal judiciaire peut s’avérer nécessaire. Cette mesure est appliquée lorsque l’équilibre financier du syndicat des copropriétaires est fortement compromis ou lorsque le syndicat est dans l’impossibilité de maintenir l’immeuble en bon état général.

L’administrateur provisoire, généralement choisi parmi la liste nationale des administrateurs judiciaires civils, prend les mesures nécessaires pour rétablir le fonctionnement normal de la copropriété. Il dispose des pouvoirs du syndic, de l’assemblée générale et du conseil syndical, ce qui lui permet de convoquer des assemblées, de prendre des décisions importantes et de réaliser les travaux indispensables à la conservation et à la mise en sécurité de l’immeuble.

La mission de l’administrateur provisoire est définie par le juge pour une durée minimale d’un an. Sa rémunération varie en fonction du nombre de lots dans la copropriété. Il doit notifier sa nomination à tous les copropriétaires et rendre compte régulièrement de ses décisions et actions.

Procédure de sauvegarde judiciaire

En cas de difficultés financières et techniques graves, une procédure de sauvegarde judiciaire peut être mise en place. Initiée par l’administrateur provisoire ou les autorités compétentes, cette procédure vise à établir un plan de sauvegarde pour accompagner et soutenir le projet de rétablissement de la copropriété. Ce plan est piloté sous l’autorité du préfet et du maire ou du président de l’EPCI, et permet d’accéder à des aides financières de l’Agence Nationale de l'Habitat (ANAH).

Une procédure d’administration renforcée peut également être décidée, autorisant l’administrateur à déléguer à un opérateur la conduite des travaux de conservation et de mise en sécurité de l’immeuble. Si les mesures prescrites échouent, le juge peut déclarer l’état de carence du syndicat, ce qui peut conduire à l’expropriation des copropriétaires, à la liquidation et à la dissolution du syndicat.

{{cta-syndic="/ressources/auteurs/leo-riquier"}}.

Aides et subventions disponibles pour les copropriétés en difficulté

Aides pour la rénovation et la réhabilitation

Les copropriétés en difficulté peuvent bénéficier de plusieurs aides financières pour leurs projets de rénovation et de réhabilitation. Parmi les dispositifs phares, on retrouve "MaPrimeRénov' Copropriété", une aide collective lancée dans le cadre du plan de relance et renforcée en 2023. Cette subvention, directement versée au syndicat de copropriétaires, soutient des rénovations ambitieuses permettant un gain énergétique d’au moins 35%.

Les travaux éligibles incluent notamment la rénovation énergétique de l’enveloppe des bâtiments, le remplacement des menuiseries, la modernisation des systèmes de chauffage et de ventilation, ainsi que l’installation de compteurs de suivi de consommation. De plus, les copropriétaires peuvent bénéficier d’une avance de trésorerie équivalente à 30% de l’aide dès le démarrage du projet.

Des primes complémentaires sont également accessibles, telles que la prime "Bâtiment Basse Consommation", la prime "Sortie de passoire énergétique", ainsi que des bonus pour le remplacement des menuiseries en parties privatives ou l’utilisation de matériaux biosourcés.

Subventions spécifiques selon les régions

Les régions proposent des subventions ciblées pour accompagner les copropriétés en difficulté. Par exemple, la Région Île-de-France offre un dispositif dédié à la réhabilitation globale des copropriétés labellisées CDSR (Contrat de Développement et de Solidarité Régionale).

Ce dispositif finance des actions telles que l’ingénierie pré-opérationnelle et opérationnelle, des aides à la gestion et aux procédures juridiques, ainsi que des travaux de réhabilitation thermique en parties communes et privatives.

De son côté, la Région Grand Est propose une aide régionale pouvant atteindre 15 000 € de prime de base et 5 700 € par logement, avec une avance de trésorerie de 30% dès le début des travaux. Ces subventions sont soumises à la réalisation de travaux conformes aux exigences du dispositif Climaxion, visant à améliorer la performance thermique des bâtiments.

Programmes d’aide nationaux

Au niveau national, le Plan Initiative Copropriétés, piloté par l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH), apporte un soutien significatif aux copropriétés en difficulté. Pour choisir un syndic adapté dans de tels cas, des outils comme le classement des meilleurs syndics en france peuvent vous guider vers une sélection plus éclairée.

Les actions incluent le recyclage, le portage massif, ainsi que la restructuration et la residentialisation des espaces extérieurs et des équipements des grandes copropriétés.

Le réseau PROCIVIS, associé à ce plan, offre un appui financier et technique aux copropriétés fragiles, notamment grâce à des avances de subventions facilitant la réalisation des travaux de réhabilitation. Depuis 2018, l’ANAH a soutenu plus de 1 400 copropriétés en difficulté, témoignant de l’impact positif de ces programmes nationaux.

Conclusion

Une copropriété en difficulté peut représenter un défi complexe, impliquant des problèmes financiers, structurels et de gestion. Il est essentiel d'identifier rapidement les signes avant-coureurs, tels que les impayés élevés, les défaillances structurelles ou une gestion inefficace du syndic, afin de pouvoir agir de manière rapide et ciblée.

Heureusement, plusieurs solutions légales et administratives existent pour redresser la situation. Parmi elles, le recours à un mandataire ad hoc, la désignation d’un administrateur provisoire, ou encore la procédure de sauvegarde judiciaire sont des outils puissants. Par ailleurs, les aides et subventions disponibles, notamment pour la rénovation et la réhabilitation, peuvent offrir un soutien précieux aux copropriétés en difficulté.

Pour ceux qui recherchent une solution à la fois complète et innovante, le service de syndic Manda se distingue comme une option idéale. Né de la fusion de Hello Syndic et Flatlooker, Manda combine une gestion digitale et humaine, une autonomie renforcée pour les clients, ainsi que des services intégrés tels que la rénovation énergétique. Si vous êtes à la recherche de conseils dans vos recherches pour une meilleure gestion de copropriété, n'hésitez pas à contacter Manda pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé et efficace. Découvrez comment Manda peut vous aider.

{{cta-syndic="/ressources/auteurs/leo-riquier"}}.

FAQ

Qu'est-ce qu'une copropriété en difficulté ?

Une copropriété en difficulté désigne une copropriété dont l'équilibre financier est gravement compromis ou qui est incapable d'assurer la conservation de l'immeuble. Cela se traduit par des impayés fréquents des charges, une gestion inefficace, et l'incapacité à financer les travaux essentiels de maintenance. Ces problèmes entraînent une dégradation des parties communes ainsi que des risques financiers et juridiques pour les copropriétaires.

Qui paie les impayés dans une copropriété ?

Dans une copropriété, chaque copropriétaire est tenu de payer ses propres charges. Il est impossible d'obliger un copropriétaire à régler les charges dues par un autre. Cependant, dans des cas de difficulté financière grave, l'assemblée générale peut décider, de manière exceptionnelle, de répartir temporairement les charges impayées entre tous les copropriétaires.

Qu'est-ce que la procédure de carence en copropriété ?

La procédure de carence en copropriété est mise en œuvre lorsque le syndicat des copropriétaires est dans l'incapacité d'assurer la conservation de l'immeuble ou de garantir la sécurité et la santé des occupants, en raison de graves problèmes financiers ou de gestion. Cette procédure comporte deux phases :

  • Une phase contradictoire avec la désignation d’un expert.
  • Une phase contraignante où le président du tribunal judiciaire peut déclarer la carence.

La procédure peut aboutir à des mesures telles que l'expropriation, la réhabilitation ou la démolition de l'immeuble. Un administrateur provisoire est alors nommé pour gérer les dettes et organiser les interventions urgentes.

Comment mettre la pression sur un syndic ?

Pour exercer une pression sur un syndic de copropriété, commencez par contacter le conseil syndical ou l'assemblée des copropriétaires afin de partager vos préoccupations. Si cette démarche reste sans effet, envoyez une lettre de mise en cause par recommandé avec accusé de réception, en précisant les motifs de votre plainte.

En dernier recours, vous pouvez engager une action judiciaire si les négligences ou décisions du syndic causent un préjudice.

{{cta-syndic="/ressources/auteurs/leo-riquier"}}.

Auteur
Ilan Aziza
Expert en syndic de copropriété Manda
Ilan Aziza, spécialiste en syndic de copropriété depuis plus de 10 ans, accompagne les copropriétaires dans la gestion rigoureuse et transparente de leurs immeubles. Expert en réglementation, en optimisation des charges et en communication entre résidents, il partage des analyses précises et des conseils avisés pour améliorer la gestion des copropriétés.
Partagez l'article

Vous aimerez aussi ...

Vie en copropriété
6
min de lecture
Sécuriser sa maison pendant les vacances : astuces et conseils
Parts en vacances sereinement ! Apprenez à sécuriser sa maison pendant les vacances avec nos conseils pratiques. Protégez votre domicile et profitez pleinement de vos loisirs.
Voir l'article
Vie en copropriété
6
min de lecture
Tout savoir sur l'opération tranquillité vacances et comment en profiter
Opération Tranquillité Vacances : votre alliée pour partir l’esprit tranquille. Découvrez comment bénéficier des rondes de la police pendant vos absences.
Voir l'article
Vie en copropriété
11
min de lecture
Convention IRSI : guide complet du dispositif et enjeux
Découvrez la convention IRSI : définition, cadre légal, modalités d’application et conseils pour optimiser son usage dans le secteur immobilier.
Voir l'article